« Dans des paysages désertiques, se dressent des architectures verticales, vestiges d’appareils de production abandonnés et des observatoires. Les édifices représentés sont des espaces d’incertitude, des structures qui semblent tenir dans un équilibre fragile, fixées dans leur chute, ou leur élévation.
Les friches industrielles, les mines désaffectées, les territoires à l’abandon sont des espaces vidés, déshumanisés, trace d’une expérience humaine révolue. Ce sont des lieux interstitiels, en rupture avec la société urbaine, productiviste et contrôlante, où chaque espace a une fonction bien définie. Ces ruines modernes apparaissent alors comme des limbes, entre nature et culture. Mais ce sont aussi des lieux de possibles, l’espoir d’un territoire à reconquérir, un espace de « flottement ».
Ces dessins font apparaître ces lieux comme une métaphore d’un avenir perceptible de l’humanité, un témoignage d’un temps suspendu entre le passé et le futur. Ils révèlent la crainte du chaos et la violence d’un monde industriel dont la nature est exclue. Mais ces terrains abandonnés enferment aussi en eux la promesse d’un monde idéal, une reconquête de ces espaces dégradés, un territoire de possibles. »
Magali Aibar, galerie 3e Parallèle